28 avril 2022

Cet article a été écrit par

Raphaël Elmaleh

Emmanuel Macron réélu, quel impact pour les épargnants ?

Emmanuel Macron réélu, quel impact pour les épargnants ?

Remplacement de l’ISF par l’IFI, instauration du prélèvement forfaitaire unique sur les intérêts, dividendes et plus-values de cession de valeurs mobilières, plan d’épargne retraite, transfert des contrats d’assurance vie au sein d’un même assureur (Loi Pacte 2019).

Nombreuses sont les mesures prises par Emmanuel Macron en faveur des épargnants lors de son précédent quinquennat.

 

Qu’en sera-t-il pour celui à venir ? Les mesures seront-elles aussi favorables aux épargnants ?

 

Tour d’horizon.

 

A priori, non. Le pouvoir d’achat des Français devrait être le maître mot des cinq prochaines années.

Pour autant, l’inflation étant très élevée (4,5 % en mars 2022), il faudra trouver des solutions afin de rendre l’épargne plus attrayante et surtout permettre à cette dernière de délivrer des rendements qui se rapprocheraient au mieux de l’inflation actuelle. Parce qu’en l’état, un Livret A à 1 % ne répond pas à cette demande.

 

Le taux du Livret A devrait d’ailleurs passer à 2 % au 1er aout 2022.

 

Aussi, les droits de succession qui étaient totalement délaissés sont revenus en haut de l’affiche en toute fin de campagne.

 

Que propose le Président de la République sur le sujet ?

 

  • Une augmentation de l’abattement dont bénéficient les enfants en cas de décès de leur parent à 150 000 € (aujourd’hui, cet abattement est fixé à 100 000 €) en justifiant cette mesure par le fait que les prix de l’immobilier ont augmenté.

 

Il entend également généraliser cet abattement à d’autres personnes que les enfants (petits enfants, neveux, enfants issus d’un autre mariage, etc.)

 

  • Le barème des droits de succession & donation (5 %, 10 %, 15 %, 20 %, 30 %, 40 %, 45 %) ne serait pas modifié.
  • Il a également laissé penser qu’il pourrait adoucir le régime des donations qui a été durcit sous François Hollande, ce qu’il a déjà essayé de faire lors de son précédent mandat où il s’était confronté à une opposition très forte de l’aile « Gauche » de la Majorité.

 

Dans ce contexte, il peut être pertinent d’attendre le projet de Loi de finance pour 2023 (qui sera dévoilé fin septembre 2022) avant de procéder à des transmissions afin de pouvoir éventuellement profiter des abattements plus importants, surtout en cas de transmissions « indirectes ».

 

Il peut également être judicieux de mettre en attente les stratégies envisagées concernant la transmission aux enfants du conjoint, telles que l’adoption ou les modifications de clauses bénéficiaires par exemple.

 

 

En matière d’épargne salariale, là aussi Emmanuel Macron fait bouger les lignes. Il souhaite porter la « Prime Macron » à 6 000 € en cas d’accord intéressement.

Avec cette mesure, il incite les entreprises à partager les profits du travail réalisé par leurs salariés.

 

 

De plus, il a exprimé le souhait de rendre portable le compte épargne temps (CET). Le CET est essentiellement utilisé par les fonctionnaires et les grandes entreprises. Il permet aux collaborateurs d’épargner les congés payés non utilisés et, le cas échéant, de les monétiser.

Emmanuel Macron souhaite permettre aux salariés de conserver leur CET même en cas de changement d’entreprise.

 

 

Et enfin, la Loi Pinel qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt si vous avez réalisé un (ou plusieurs) investissement locatif.

Sans action de la part du gouvernement, cette Loi tombera en fin d’année mais elle devrait être reconduite ou, à minima, réformée.

 

 

Malgré l’ensemble de ces mesures promises par Emmanuel Macron lors de sa campagne, il semblerait néanmoins que d’autres sujets soient priorités du Président de la République.

Il privilégiera sans doute le pouvoir d’achat, l’écologie (dont le récent troisième volet du GIEC est sans appel) ou encore la réforme des retraites que la crise Covid a largement mise de côté.

 

Rendez-vous dans cinq ans pour le bilan de ce second mandat d’Emmanuel Macron.